Le premier paradoxe de ces hymnes est sans doute que, bien qu'attribués à Homère, il est à peu près sûr que ceux-ci ne sont pas du poète de Chio. C’est à leur forme qu’ils doivent leur appellation : tous ces poèmes sont du genre épique et s’opposent en cela à d’autres hymnes de type différent. Le second tient à la variété de ces textes. Rien de plus divers, tant du point de vue du style que de celui de la date. Si l’« Hymne à Apollon Délien » remonte à la fin du VIIIe siècle, l’"Hymne à Arès" pourrait dater du IVe siècle de notre ère. Plus profondément, deux types d’inspiration sont sensibles, une nettement homérique, l’autre marquée par l’orphisme.
Notre édition regroupe en un volume les 21 hymnes que nous avons conservés. L’Introduction présente la forme de l’hymne ainsi que les témoignages antiques, dont ceux de Pausanias et de Thucydide, sur les textes. L’histoire des éditions et de la tradition manuscrite, est analysée en détail, tandis que la traduction et l’ordre de présentation des textes sont justifiés. Chaque texte est précédé d’une notice explicative qui étudie les problèmes de datation, indique le plan du poème et fournit de judicieuses pistes de lecture. Des notes accompagnent la lecture, et donnent notamment la traduction des variantes. Notre édition est en outre enrichie par un Conspectus Siglorum et, en fin d’ouvrage par une table des concordances.