Lointaines héritières des amantes chantées par les élégiaques, les femmes que font revivre les poèmes latins tardifs en ont gardé la beauté et l'esprit. Tantôt volages et tantôt chastes, tantôt mères et tantôt vierges pures, elles incarnent une facette méconnue de l'Antiquité, celle d'une époque où l'héritage littéraire classique s'accorde encore harmonieusement avec les exigences de la foi nouvelle. Qu'ils soient païens ou chrétiens, les poètes se rejoignent plus souvent qu'on ne le pense dans une célébration commune du corps féminin, grâce à toutes les ressources d'une poétique de la profusion.
Sophie Malick-Prunier, professeur agrégé de lettres classiques, docteur en littérature latine, enseigne en Première Supérieure au lycée Faidherbe de Lille et à Sciences Po Paris. Elle est également chercheur associé au Laboratoire d'Étude sur les Monothéismes (CNRS). Elle a participé à Dixit. L'art de la parole dans l'Antiquité (Les Belles Lettres, 2009) et a dirigé Dieux et Hommes de l'Antiquité (Les Belles Lettres, 2011).