Mullâ Sadrâ est l'un des plus grands penseurs de l'Islam. Il vécut en Iran à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, sous le règne de Shâh 'Abbâs Ier. Son œuvre y est considérée, aujourd'hui encore, comme le système complet des sciences philosophiques et elle occupe une place centrale dans l'enseignement de la sagesse spirituelle. Résolument orientée vers un pôle de méditation mystique, cette lecture du Verset de la Lumière (Coran 24 : 35) est une œuvre d’art, éclairée par l’aveuglante lumière que la présence divine projette sur les miroirs des formes et des images : Dieu est apparition, et l’homme, en sa nature parfaite, est la plus complète manifestation de cette expansion de la lumière divine. Ce chef-d’œuvre de l’exégèse symbolique shî'ite culmine en une métaphysique de l’amour, où il découvre le sens caché de la vocation prophétique. Il repose tout entier sur cette parole étonnante de l’Imâm 'Alî ibn Abî Tâlib : « Je ne pourrais pas servir un seigneur que je ne verrais pas. »