Durant toute son existence, Grégoire de Nazianze fut tiraillé entre l'aspiration à la vie contemplative que lui offrait l'existence monastique et la nécessité de s'impliquer de manière plus active dans les affaires de son temps. Né en 330 dans la petite ville de Cappadoce qui porte son nom, il étudia à Césarée, à Alexandrie et à Athènes. À son retour en Cappadoce, il se laissa convaincre par son ami Basile de devenir évêque de Sasime afin de défendre contre les ariens l'orthodoxie trinitaire du concile de Nicée. Son existence mouvementée devait ensuite le conduire à Constantinople où il prit la tête d'un groupe de chrétiens orthodoxes auprès de l'empereur Théodose et où il organisa le concile œcuménique de 381. Il reprit ensuite le chemin de Nazianze en juillet 381 et mourut en 390.<?xml:namespace prefix="o" ns="urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
La tradition nous a légué une abondante littérature poétique écrite par ce saint. Le premier tome de cette œuvre présenté dans la Collection des Universités de France comprend deux longs poèmes d'inspiration autobiographique ainsi qu'une série de poèmes plus courts. Certains de ces derniers poèmes sont d'inspiration théologique : dans l'un d'entre eux, Grégoire prête le serment de ne pas trahir la divinité du Saint-Esprit. D'autres poèmes sont d'inspiration plus personnelle comme celui où le saint adresse ses adieux à la ville de Constantinople. Dans les deux poèmes autobiographique qui constituent la principale partie de l'œuvre poétique de Saint Grégoire, l'évêque de Constantinople exprime son désarroi, sa vocation intellectuelle contrariée et des situations difficiles vécues dans son passé.
Le premier volume de l'œuvre poétique de Saint Grégoire dans l'édition des Belles Lettres présente le texte des poèmes accompagné de la traduction de Jean Bernardi. Le texte est précédé d'une introduction où est évoquée la vie du saint et où sont présentés ses poèmes et la manière dont ils nous sont parvenus.