Comment guérir la morsure d'une vipère ? Quel onguent utiliser contre les scorpions ? Contre les araignées-phalanges ? Telles sont les questions, médicales, auxquelles Les Thériaques répondent, sous la forme, pour nous peu attendue, du poème épique. En effet, le genre iologique avait durant la période hellénistique, un double intérêt : il permettait l’emploi d’un vocabulaire précis, précieux, voire contourné, qui plaisait au goût littéraire de l’époque et correspondait à une réalité de la société hellénistique, l’empoisonnement. De Nicandre, on peut supposer qu’il fut le pharmacologue d’Attale III, même si peu de renseignements à son sujet ont été conservés. On lui attribue en outre les Alexipharmaques, manuel de contre-poisons.
La présente édition, fruit d’un long labeur, rassemblera en trois volumes l’œuvre du poète. Le tome II regroupe Les Thériaques ainsi que les fragments iologiques antérieurs à Nicandre. La longue notice introductive fournit une étude détaillée du genre iologique, en prose comme en vers, ainsi que des auteurs dont Nicandre s’est inspiré, notamment Théophraste et Apollodore. La métrique, le vocabulaire et la composition de ce poème, dont la langue est réputée ardue, sont analysés avec minutie, de même que l’histoire du texte. Des notes morphologiques facilitent la compréhension du poème, tandis que la lecture est accompagnée de notes auxquelles le lecteur soucieux d’approfondir trouvera un complément dans le commentaire en fin d’ouvrage. Ce volume est en outre enrichi de notes bibliographiques et illustré par la reproduction d’une page du manuscrit.