De Stace la postérité a surtout retenu les vers grandioses et quelque peu décadents de La Thébaïde. Les Silves, « improvisations mêlées », sont l’occasion de découvrir une veine différente du poète, bien injustement méconnue. Loin de l’emphase habituelle à l’épopée impériale, le ton des Silves frappe par sa spontanéité et sa simplicité. A côté de pièces de circonstances, le poète évoque tour à tour les paysages de son pays natal, offrant une magnifique description de la côte sorrentine, le mariage d’un proche, les insomnies qui l’accablent ou le triste visage d’une épouse lassée. Le lecteur fait la connaissance d’un Stace surprenant, touchant, émouvant et même parfois drôle.
Notre édition rassemble en deux volumes les quatre livres des Silves. La riche introduction fait le point des hypothèses les plus importantes sur le texte et notamment de celles relatives à la publication de l’ouvrage, et tranche en faveur d’une datation aux alentours de 92. L’histoire de la tradition manuscrite est relatée en détail, tandis que les principes de l’édition sont tous justifiés. Des notes, développées en fin d’ouvrage par des notes complémentaires, accompagnent la lecture. Le tome II est en outre enrichi d’un Index Nominum.