Le Dyscolos a fait date dans l'histoire de la redécouverte de Ménandre. En effet, il s’agit pour nous non seulement de la seule pièce conservée dans sa totalité, mais encore de la seule qui puisse être datée avec quelque précision, en 317, sous l’archontat de Démogénès. La pièce est fondée sur le retardement, selon les principes de la comédie nouvelle, d’un dénouement prévisible et heureux. Sostrate, jeune et riche citoyen du dème de Phylé, aperçoit, lors d’une partie de chasse, une jolie paysanne. Le chasseur est rapidement pris au piège de l’amour. Si la jeune femme est aisément conquise, son père Cnémon, misanthrope notoire, est plus dur à séduire. Les bougonnements du barbon jaloux et atrabilaire, et les flagorneries timides et maladroites du jeune homme, sont les ressorts de l’intrigue, qui se termine, bien évidemment par l’union heureuse des deux jeunes gens.
Cette pièce occupe le deuxième volet du premier tome des œuvres de Ménandre. L’introduction fait le point sur les dernières découvertes papyrologiques et replace la pièce dans la carrière de Ménandre. Le Dyscolos, serait un texte de jeunesse, légèrement postérieur à La Samienne. Les influences philosophiques et littéraires de cette comédie édifiante et sentimentale sont soulignées : les liens avec le « mésotès » aristotélicien notamment sont finement discutés. De judicieuses pistes de lecture sont suggérées, tandis que l’histoire du texte est analysée en détail. Des notes éclairent la lecture.