Sous le nom de Rutilius Taurus Aemilianus nous a été transmis l'unique traité d’agriculture de l’Antiquité tardive (Ve siècle de notre ère). C’est un ouvrage imposant formé de quinze livres, au plan très simple : livre I (plus long que tous les autres) sujets généraux, préliminaires : livres II-XIII : almanach, mois par mois, des divers travaux des champs ; livre XIV : médecine vétérinaire ; livre XV (en vers) : greffe des arbres. Le volume que nous présentons aujourd’hui couvre les mois de février-avril.
L’édition, autrefois commencée en 1976, avait été reprise par Ch. Guiraud ; après la mort de celui-ci, elle a été achevée par R. Martin. Étant donné que le premier volume contient une introduction générale consacrée à l’auteur, à sa date, aux problèmes des sources et aux manuscrits, il n’a pas paru utile de répéter ces indications en tête du second volume, qui prend donc la suite directe du premier, très bien accueilli par la critique en son temps.
En règle générale, Palladius suit ses prédécesseurs (principalement Caton, Columelle et Gargilius Martialis), mais il ne perd jamais son esprit critique et surtout son jugement de praticien, comme le montrent à de multiples reprises les notes abondantes qui sont jointes à la traduction. Pour terminer, précisons que l’ouvrage repose sur une collation neuve et personnelle des dix manuscrits (dont cinq manuscrits très importants remontant au neuvième siècle). Compte tenu du caractère technique de l’ouvrage, la traduction a visé essentiellement à l’exactitude.