Ce volume est le premier consacré à la médecine vétérinaire romaine dans la CUF. Il s’agit d’un traité d’hippiatrie, un manuel pour soigner les équidés malades, et plus particulièrement les chevaux de course, bien qu’on trouve çà et là également mention des mules. En effet, la valeur de ces animaux et le prestige attaché à leur possession justifiaient le recours à des soins de qualité. Le recueil présente les traitements regroupés par maladies, et c’est l’occasion de connaître la pathologie des chevaux de l’Empire romain : blessures occasionnées par la course, coliques, fièvre, maladies épidémiques... On les soignait principalement grâce à des remèdes pharmaceutiques dont les compositions sont détaillées : potions à base de plantes, liniments, pilules, pastilles, collyres oculaires... Il était aussi parfois nécessaire de recourir à la chirurgie : opérations du pied, paracentèse, soin des plaies..., et à la cautérisation. L’hippiatrie a avec la médecine contemporaine gréco-romaine une parenté qui se lit dans les principes d’analyse semblables, et parfois dans les thérapies identiques.
On ne sait pas grand chose sur l’auteur de ce traité, qui a rassemblé une tradition multiséculaire pour éditer ce manuel, dédié à de grands propriétaires de haras ayant sans doute vécu au IVe siècle ap. J.-C. Une grande partie de l’œuvre est constituée d’élégantes traductions de textes hippiatriques grecs dont nous avons souvent perdu les originaux.
C’est la première édition complète de ce texte latin, toute la fin ayant récemment été redécouverte dans un manuscrit passé jusqu’alors inaperçu. C’est également la première traduction française. L’édition propose des notes philologiques sur l’établissement du texte, mais aussi les explications vétérinaires des termes techniques de l’anatomie et de la pathologie équine, qui permettent d’apprécier à sa juste mesure la haute compétence des vétérinaires antiques.