Poème géographique composé dans le troisième quart du IVe siècle ap. J.-C., l’Ora maritima se présente, pour sa partie conservée, comme une description des régions côtières depuis les Colonnes d’Hercule (détroit de Gibraltar) jusqu’à Marseille, avec un excursus initial vers l’Extrême Occident et un second le long du cours du Rhône. Amateur de connaissances livresques anciennes et de sources rares, Aviénus présente un monde archaïque oublié, agrémenté de toponymes et d’ethnonymes en grande partie inconnus par ailleurs, ce qui a suscité l’intérêt des historiens et des archéologues. En outre, en bon connaisseur de la poésie grecque et latine, il recourt au trimètre iambique, réminiscence d’une tradition didactique hellénistique, et agrémente son poème d’échos intertextuels conformément à l’esthétique de son temps.
En situant Aviénus dans son contexte intellectuel, ce volume entend rendre à l’auteur une originalité trop souvent estompée par le seul débat sur le statut de ses sources. La nouvelle édition critique de ce poème latin sans témoin manuscrit conservé prend pour point de départ le texte de l’édition princeps (parue à Venise en 1488), tout en examinant les nombreuses corrections et hypothèses interprétatives formulées par les érudits pendant cinq siècles. Le commentaire cherche à adopter des approches complémentaires (philologique, littéraire, historique, géographique, archéologique…) permettant de rendre compte de la richesse d’un texte qui pourra intéresser des spécialistes de différents champs disciplinaires.