" Ô muse, conte-moi l'aventure de l'Inventif :
celui qui pilla Troie, qui pendant des années erra,
voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d'usages,
souffrant beaucoup d'angoisse dans son âme sur la mer
pour défendre sa vie et le retour de ses marins
sans en pouvoir sauver un seul, quoi qu'il en eût :
par leur propre fureur ils furent perdus en effet,
ces enfants qui touchèrent aux troupeaux du dieu d'En Haut,
le Soleil qui leur prit le bonheur du retour...
À nous aussi, Fille de Zeus, conte un peu ces exploits ! "
Ainsi s'ouvre le premier des vingt-quatre chants de L'Odyssée – mais faut-il présenter ce " très vieux poème " ? La superbe traduction versifiée de Philippe Jaccottet fait revivre l'épopée d'Homère, qui vient " à son lecteur ou, mieux peut-être, à son auditeur un peu comme viennent à la rencontre du voyageur ces statues ou ces colonnes lumineuses dans l'air cristallin de la Grèce... ".
D'après la tradition antique, Homère, l'aède aveugle, aurait vécu au IXe siècle avant notre ère et serait l'auteur de cette épopée universellement connue, composée après L'Iliade.