Pour saisir l'identité de l'opéra Bastille, cet album " Regards... " aborde la genèse d'un grand projet public au croisement d'une décision politique et de deux histoires, celle de l'architecture et celle des arts de la scène.
Le 27 juillet 1982, François Mitterrand commande à Jack Lang, son ministre de la Culture, un opéra doté d'une grande salle de 2500 à 3200 places, d'une salle à vocation expérimentale et de divers espaces composant une " maison de l'Opéra ". La victoire au concours d'architecture d'un jeune inconnu, Carlos Ott (né en 1946) est inattendue.
Parmi les objectifs, il fallait édifier un outil de production et de représentation performant où accueillir davantage de spectateurs qu'à l'Opéra Garnier tout en gardant un prix acceptable au sein d'un outil disponible tous les soirs. Entre tradition et avenir, offrir un outil idéal à l'art lyrique à l'aube du troisième millénaire est l'ambition qui va nourrir la conception de ce nouvel opéra.
En trente ans, il a contribué à asseoir la renommée internationale de l'Opéra national de Paris. Principal lieu parisien de production lyrique, Bastille s'apparente aussi à une fabrique où l'équipe de 1600 personnes réunit – aux côtés des danseurs, des chanteurs et des musiciens – , des régisseurs, des techniciens, des couturières, des menuisiers, des sculpteurs, des peintres et nombre d'autres talents. Depuis, Les Troyens d'Hector Berlioz donné pour la mise en service en mars 1990, bien des spectacles ont fait date. En phase avec les potentialités que le bâtiment offre aux metteurs en scène aux artistes et à tous ceux qui les accompagnent, une culture " Opéra Bastille " est née.
Pour saisir l'identité de cet opéra, cet ouvrage revient sur la genèse d'un grand projet public au croisement d'une décision politique et de deux histoires, celle de l'architecture et celle des arts de la scène. En explorant les coulisses de cette ruche, Christine Desmoulins nous explique comment ses créateurs se sont efforcés d'en faire un défi d'ingénierie et d'acoustique.