our beaucoup d'entre nous, nos maisons ne sont plus des chez-nous. La recherche Alcôves annonce ces difficultés d'habiter et les met en perspective.
C'est un nouvel enjeu pour la psychiatrie: l'architecture revisitée peut contribuer au soin psychique. La construction identitaire de l'être humain est toujours corollaire de ses modes de vie, et sa construction psychique n'est pas indépendante de son habitat,
C'est un nouvel enjeu pour la psychiatrie: l'architecture revisitée peut contribuer au soin psychique. La construction identitaire de l'être humain est toujours corollaire de ses modes de vie, et sa construction psychique n'est pas indépendante de son habitat. Il faut donc considérer l'institution comme un lieu voué à être habité, au sens large du terme. Cela relève d'une relation systémique entre patients, soignants et espaces. Pour comprendre comment tout cela se noue, il faut d'abord revenir sur ce qui se passe lorsque nous "naissons au monde", comment nous apprenons ce que sont notre corps, notre conscience, et notre environnement, ce que signifie pour nous "je suis", puis "je suis ici" et enfin "c'est à ce lieu que j'appartiens", pour pouvoir dire "c'est là que j'ai envie d'être." Car lorsque ce processus s'enraye, surviennent l'étrangeté et l'errance, le nomadisme domiciliaire, vécus par beaucoup de patients de psychiatrie, mais aussi par bien d'autres personnes qui ne sont pas connues des réseaux de soins. La pratique architecturale peut être réparatrice. À trois conditions: l'amélioration des conditions d'hospitalisation des patients de psychiatrie dans leur environnement physique et l'optimisation de leurs chances thérapeutiques; une meilleure compréhension des enjeux de l'habitat humain; un enrichissement des soins infirmiers et des pratiques architecturales. Et si les récents confinements liés à la pandémie de la Covid19 montraient à quel point notre capacité d'habiter a été rongée?