« C'est peu après sa rencontre avec Kerouac et Ginsberg que Cassady entame Première jeunesse : premier tiers de son autobiographie, qui sera publiée en 1971, trois ans après sa mort. Il y raconte une enfance sordide dans une famille de ploucs, auprès d’un père alcoolo qui le traîne, en auto-stop ou en resquilleur sur des trains de marchandises, à travers une Amérique de trimards et de clochards : saga mi-cocasse, mi-tragique d’un futur hors-la-loi ayant grandi dans un monde vagabond et insalubre, identique à celui des pionniers de l’Ouest sauvage. Le récit s’interrompt bien avant l’irruption de Kerouac.
Mais l’édition que nous propose ici Gérard Guégan englobe un complément : des textes en friche, lettres, récits de dragues, digressions et confessions : le type de flux verbal dont Kerouac était admiratif et jaloux, dont il chercha à imiter le tempo, de la prose beat type, avec pick up, petites brunes et surdoses. »
Jean-Luc Douin, Le Monde
Neal Cassady (1926-1968) est une personnalité de la Beat Generation, le Dean Moriarty de Jack Kerouac dans son livre culte Sur la route. C’est sur la route, d’ailleurs, entre Salt Lake City et Denver, que Maud Cassady, en 1926, met au monde son neuvième enfant, Neal. Sa mère meurt alors qu’il n’a que dix ans. Il est élevé par son père alcoolique. Il connaît très tôt une vie de délinquance et les maisons de correction.
Mais l’énergie est là : « À vingt ans j’avais volé 500 voitures et connu autant de femmes. » Son parcours s’achève en février 1968, dans le désert mexicain, où il meurt d’une overdose, mais sa légende, elle, commence.