La vie d’Alexandrine-Gabrielle Meley (1839-1925) aurait pu être écrite par Emile Zola. Née dans le Paris des petits métiers, cette grisette sans le sou canote sur les bords de Seine et pose pour les Impressionnistes. Un jour, elle rencontre un Aixois travailleur. Ce sera l’unique passion de sa vie. Le couple qu’Alexandrine forme avec Emile Zola va symboliser le succès bourgeois du Second Empire.
Dans leur propriété de Médan, l’ancienne cousette, aux accents de « poissarde », selon Edmond de Goncourt, reçoit l’élite de l’art, de Flaubert à Maupassant. Un vulgaire
bonheur ? Une muse en cuisine ? Vive, altière, généreuse, Alexandrine ne cesse jamais de se battre. Elle est à la fois forte et fragile, matrone et moderne, mère et fille. Sans doute a-t-elle construit sa vie autour d’un secret profondé-ment enfoui et qui est révélé ici pour la première fois.
Cette biographie de Madame Zola, entraînante et précise, riche de correspondances inédites, évoque différentes époques : de l’affaire Dreyfus à la Grande Guerre, de la locomotive à vapeur aux années folles. On y voit l’intimité d’un écrivain. On y voit une anticonformiste entrer au Panthéon au côté de Jeanne Rozerot, qui fut la maîtresse de Zola et la mère de ses enfants.
Alexandrine fut, sous les traits de l’éternelle épouse, une femme libre.
Madame Zola a reçu le Grand Prix des lectrices de Elle en 1998.