Actrices majeures de la seconde moitié du XXe siècle, Simone Signoret et Brigitte Bardot n’ont que treize années d’écart. Pas même une génération. Pourtant, tout semble opposer l’intellectuelle Signoret à la sensuelle-sexuelle Bardot. La femme de gauche et la pasionaria des animaux, l’épouse d’un seul homme, Yves Montand et la Don Juane, amoureuse de l’amour, la comédienne de composition – qui plus est oscarisée – et l’actrice figée dans un seul personnage, le sien… Des étiquettes qui ne résistent pas à l’analyse.
Beaucoup de choses rassemblent en réalité les deux femmes, qui ont, chacune dans leur style, imprimé de leur présence singulière la pellicule des plus grands films français des années 1950 et 1960. Des actrices instinctives et naturelles qui ont changé les règles du jeu, exporté leur talent hors des frontières nationales et sont sorties du cadre étroit du cinéma pour investir la société tout entière. Deux stars, anti-stars, qui ont refusé d’être prisonnières de leur statut de mythe ou de monstre sacré pour être des actrices de leur vie.
Grâce à des documents et des témoignages inédits, des anonymes aux plus célèbres, Emmanuelle Guilcher dresse avec Simone et Brigitte, un portrait parallèle troublant à l’encontre des clichés de l’héroïne mythique de Casque d’or et de celle de Et Dieu créa la femme. Un regard personnel sur deux icônes résolument françaises.