Il est l'un de ces jeunes Afghans que la guerre a arrachés à leur pays et jetés sur des routes de hasard jusqu'à Calais. Il lui a fallu de la chance, beaucoup de courage, et une bonne dose de folie. Son histoire est celle d'une renaissance.Ils sont des milliers chaque année à quitter l'Afghanistan et à affronter tous les dangers pour émigrer clandestinement : obligés de franchir déserts et montagnes, de traverser un ou deux bras de mer, ils mettent souvent des mois pour atteindre leur but - Calais, ultime porte avant l'Angleterre -, quand ils y parviennent.
Wali Mohammadi a été l'un d'eux. Orphelin - son père, emprisonné par les talibans, est mort sous la torture, sa mère a été tuée par une bombe sur un marché -, il a quitté Kaboul à l'âge de quinze ans, car il n'avait plus rien à perdre, sauf la vie.
Il fait ici le récit de son périple - à pied, à cheval, en bus, en train, en bateau, en camion -, de Kaboul à Calais via le Pakistan, l'Iran, la Turquie, la Grèce, l'Italie, la France... Il raconte les espoirs, les angoisses d'un clandestin, et toutes les péripéties de son voyage. Il dénonce le système des passeurs, véritable économie fondée sur la contrebande d'êtres humains. Il décrit aussi le sort d'un sans-papier, sauvé, dans son cas, par une rencontre heureuse. Une famille de Calaisiens prendra le risque de l'accueillir et lui offrira la chance de mener une nouvelle vie, en France.