Le récit vécu d'une descente aux enfers, le regard perçant d'une petite fille à qui on a volé son enfance.
"Je veux pas y aller, dans le bunker du Führer!– Idiote! braille Peter.– Idiot toi-même!"Mon frère me regarde incrédule, d'un air de plus en plus sombre. Il n'arrive pas à comprendre qu'on puisse ne pas partager sa passion du Führer. Et, sur un ton de dépit hargneux, il me dit: "Tu seras bien obligée de venir, maman t'y obligera, tu verras!"Hiver 1944. La capitale du Reich, qui devait durer mille ans, brûle. Sous la chancellerie, dans le bunker "indestructible" de Hitler, en pleine bataille de Berlin, des enfants... Parmi eux, la petite Helga, sept ans, et son frère cadet, Peter. Ce sont des enfants de dignitaires, mais personne ne veut d'eux. Leur mère les a abandonnés le jour où elle a rejoint la SS; leur père a disparu; c'est leur tante, une proche de Goebbels, qui les fait atterrir là, pour "les mettre à l'abri". Ces adultes qui les entourent dans une ambiance de fin du monde, Helga les craint et les hait; ils sont, pour elle, l'incarnation du mal...Après la publication remarquée de son récit "Laisse-moi partir, mère", dans lequel elle racontait la rencontre avec sa mère criminelle de guerre, ancienne SS, gardienne de camp de concentration, Helga Schneider nous livre le récit hallucinant du siège de Berlin à travers le regard innocent d'un enfant.