L'existence réserve parfois de douloureuses surprises ainsi que d'étonnants rebondissements. Jean-Paul Allou en sait quelque chose. Alors qu'il avait une quarantaine d'années, installé dans une existence stable et confortable, il profitait du quotidien des nantis. Banquier, maître de conférence, franc-maçon et heureux en ménage, il avait tout, même le luxe. Soudain, sa femme tombe malade. C'est le début de la chute. Des traitements onéreux et un contrôle fiscal viennent affaiblir Jean-Paul. La mort de son épouse l'achève. Il parvient malgré tout à rebondir. Un nouveau mariage, des enfants, un autre job, une situation plus modeste mais qui le satisfait. Une fois encore, tout éclate : un divorce et la perte de son emploi le mènent dans la rue. Un milieu hostile où il dort à même le sol avec la faim au ventre en repensant aux tables des chefs étoilés qu'il fréquentait jadis, et la loi de la jungle qui s'impose à ceux qui n'ont plus rien : les petits larcins deviennent une habitude, voler sa famille qui l'a rejeté, ne plus se reconnaître dans un miroir, affronter le regard moralisateur d'une société bien-pensante à laquelle on a appartenu. La rue, c'est aussi les bonheurs simples, un repas plus consistant qu'un autre, la main tendue de certains ou le retour chez le coiffeur, quand l'hygiène devient un luxe.
Un jour de désespoir, après un an d'errance, Jean-Paul Allou aborde un journaliste et lui raconte son parcours et son quotidien. Un récit diffusé sur les ondes d'une grande radio nationale et qui lui permettra de retrouver du travail. Premiers pas vers une nouvelle vie...