Un fils raconte son père. Une fois de plus ? Dès les premières pages, on est emporté par la vie, rocambolesque, menée tambour battant, de Rolf Huth. Un homme d'exception, grand seigneur, prince des affaires, amoureux impénitent des femmes...
Né à Düsseldorf en 1909 dans une famille de la grande bourgeoisie juive, Rolf Huth sillonne l'Europe de l'Est dans les années 30, notamment comme importateur de bois et distributeur de films américains. Il est arrêté à Budapest en mai 1941 : à cause de ses nombreux voyages, il est accusé d'espionnage au service des Alliés. Après un long séjour dans des prisons-forteresses, il est déporté à Auschwitz le 24 avril 1943. Polyglotte, il devient secrétaire de la prison centrale, et peut sauver la vie à un certain nombre de déportés. Dans le camp, il vit un grand amour avec une jeune Juive de vingt ans, Ingrid, qu'il épousera à Paris en septembre 45. À la Libération, apatride, il se lance dans de grandes affaires. Huth et Co connaît un essor prodigieux. Rolf occupe quatre suites sur 300 m² à l'hôtel George-V, roule en Rolls et en Cadillac décapotable tandis qu'Ingrid s'habille chez les plus grands couturiers... Pour acquérir une nationalité, Rolf s'installe au Nicaragua dont il devient citoyen. Bientôt, il se lance, à l'aide d'un brevet miraculeux, dans la construction de maisons préfabriquées. Entre-temps, il est passé des bras d'Ingrid à ceux d'une danseuse, puis à ceux d'une autre, Manolita, qu'il épouse et suit en Espagne... Remettant sans cesse sa fortune en jeu, il finira ruiné. Sa vie aura été celle d'un voyageur inassouvi qui ne se voyait pas vieillir, faiseur de miracles, amoureux impénitent des femmes les plus belles, qui accueillait les succès, comme les échecs, avec sérénité. Ce récit, qui se lit à la fois comme un roman d'aventure et comme une page d'Histoire, a été recueilli par Robert Parienté, préfacé par Elie Wiesel - et se termine, sous formed' "épitaphe", par un texte de Francis Huster.