De Robert Louis-Dreyfus, le grand public ne connaît que ses errements dans le football. À la tête de l'Olympique de Marseille depuis 1996, il y a laissé une partie de sa fortune, de sa santé et de son honneur.
En 2007, il prend pourtant les commandes de la vieille maison Louis-Dreyfus qu'il s'estt appliqué à fuir pendant trente ans. Une revanche ? Non, une mission : protéger l'empire d'une nouvelle menace.
En cinquante ans, au tournant du xxe siècle, Léopold, ce petit paysan, juif alsacien, qui poussait sa charrette jusqu'en Suisse pour vendre au mieux son blé, est à la tête d'une multinationale qui orchestre le commerce des céréales du fin fond de la Mongolie aux contreforts des Andes. Les violentes attaques de la presse et des politiques accusant la maison Louis Dreyfus d'affamer les paysans français ne sauront stopper cette ascension. Aujourd'hui, le groupe est aussi présent dans l'énergie, le sucre ou encore dans le jus d'orange, avec des milliers d'hectares de plantations en Amérique du Sud.
Mais depuis dix ans, Robert Louis-Dreyfus, menait un redoutable combat contre la maladie. C'est pour cela qu'il avait décidé de dessiner lui-même l'avenir du groupe. Comment ? En logeant l'empire industriel dans une fondation détenue par ses proches, avec interdiction de le vendre pendant au moins un siècle. Une première dans l'histoire du capitalisme français.