Nelson Mandela a réussi ce que peu d’êtres humains avant lui étaient parvenus à faire : imposer par la seule force de ses actes et de ses mots un respect unanime, une image de l’homme d’une élévation incontestable, une idée de la politique d’une noblesse rare. Il doit bien y avoir à cela quelques raisons de fond, qu’il serait dommage de voir bientôt enfouies sous les flots de sensations médiatiques. Ce livre est suscité par cette crainte : vite, revenir sur les raisons qui font des actes et des paroles de Nelson Mandela un événement important, avant que le silence et les vacarmes n’ensevelissent dans l’oubli ce qui doit – absolument – en rester. Mandela n'est pas philosophe au sens propre mais, pour l'auteur de ce livre, il est le créateur d'une philosophie en actes d'une grande richesse politique, éthique, juridique. Il faut lire cette philosophie dans son enfance, ses années de militantisme, sa vie en prison, sa façon de gouverner et de créer du droit, son art du dialogue – avec ses pires ennemis parfois. Il y a là de quoi penser une conception inédite de l'émancipation humaine.