L'Europe a d'abord adulé ce jeune roi de vingt ans follement romantique. Avant de tourner en dérision ce personnage extravagant qui aimait les gens du peuple, préconisait la paix lorsque tous la plupart des pays ne désiraient que la guerre, se ruinait en châteaux féériques et faisait de Wagner un véritable dieu. On l'a dit fou enfin parce qu'homosexuel en ce XIXe siècle si puritain. Mais Louis II de Bavière, solitaire épris de beauté et de poésie, ne disait-il pas de lui-même : « Je veux rester un mystère pour moi-même et pour les autres » ?
C'est ce mystère qu'explore la romancière Isaure de Saint Pierre dans un livre qui, à rebours des clichés, rend à Louis II toute sa dimension. Celle d'un amoureux des arts un peu fantasque certes, mais surtout d'un homme politique exigeant qui sut faire face à Bismarck et imposer ses choix.