BRASSENS, BIENTÔT 100 ANS !
Plusieurs de ses amis sétois ont témoigné que Georges Brassens a manifesté dès l'enfance de sérieuses dispositions pour l'humour. Il avait un goût de la farce et du canular qu'il a conservé toute sa vie et que l'on retrouve, décliné de différentes manières, dans nombre de ses chansons. Une bonne moitié d'entre elles nous font rire et sourire.
C'est là un des mélanges les plus évidents de sa palette : il savait marier l'humour et la gravité, inventer des situations cocasses pour traiter un thème qui d'ordinaire ne s'y prête pas, émailler d'un vocabulaire délibérément joyeux une situation passablement triste.
En fait, derrière l'outrance et la drôlerie dont il était capable, il cachait un fond d'ennui et de noirceur. Alors, pour s'extraire d'un monde et d'une société qui ne lui convenaient pas, Brassens s'est réfugié dans un univers parallèle et imaginaire, un univers qu'il nous a laissé en héritage et où l'humour règne en maître.
Ce décalage poétique révèle aussi une philosophie : l'air de rien, Brassens se sert de l'humour pour faire passer des idées... en contrebande. Plutôt que d'asséner, il préfère suggérer : par le trait d'esprit, par la cocasserie. Toujours !
Cette constance valait bien une nouvelle balade à travers son répertoire, non ? Une bien belle balade pour rire avec Brassens.
Édition établie par Jean-Paul Liégeois