Dans cet essai sur le cinéma, à la fois inattendu et autobiographique, Salman Rushdie évoque sa « toute première influence littéraire ». Le magicien d’Oz, film en couleurs de Victor Fleming réalisé en 1939, fut en effet à l’origine de sa toute première nouvelle, écrite à l’âge de 10 ans. Revenant aujourd’hui sur ce film-culte, l’auteur montre qu’il ne s’agit pas seulement d’un aimable conte pour enfants. Loin d’une simple fantaisie destinée à fuir la réalité, Oz est une histoire sur la faiblesse des adultes qui obligent les enfants à prendre le contrôle de leur destin. Film sur l’exil, il montre que le seul authentique foyer est celui que chacun se fabrique lui-même. L’analyse brillante sur un film plus souvent vu qu’étudié par les cinéphiles est complétée par une fantaisie dans laquelle S. Rushdie imagine une vente aux enchères par la MGM des chaussures de Dorothy…
Traduit de l’anglais par Odile Demange.