Depuis
Les Valseuses, Gérard Depardieu s'est construit une filmographie de premiers plan, en collaboration avec les plus grands noms. Pourtant, rien ne prédestinait ce jeune Castelroussin à un tel parcours... Retour sur la trajectoire de cet acteur hors norme.
" Au commencement était un homme assis sur une chaise trop petite pour sa démesure. Il dit : "Je suis triste, ce soir.' Peut-être ne l'a-t-il jamais été. Peut-être n'a-t-il été que son personnage. Pourtant, Sylvie Pialat, à son propos, a évoqué sa " tristesse douce, fréquente '.
Il y a chez lui un désir de voyage, d'ailleurs, comme lorsqu' il était avec sa grand-mère, à Orly, et qu'il voyait les avions décoller. De vivre débarrassé de tous ces biens qui alourdissent, dans un thonier construit sur mesure pour lui, quelque part dans un port turc. D'être seul, avec quelques élus formant ronde autour de lui.
Quand on lui adresse la parole, il sourit. Parfois il raconte une blague, dit un gros mot, bougonne. Son visage est recouvert d'un masque lunaire qui tombe la nuit venue. "
Pascal Louvrier trace ici le portrait puissant et charpenté d'un homme qui a toujours dépassé les normes. De ses trafics d'adolescent à son génie de comédien, de sa passion pour la viticulture à sa rencontre éblouie avec Saint-Augustin, Gérard Depardieu y apparaît dans toutes ses lumières et toutes ses ombres.