Tout le monde connaît le Petit Chaperon Rouge, et son histoire.
Ce que l’on connaît, en réalité, c’est la version de Charles Perrault, celle qui se termine en substance par : « Gardez vos filles chez vous, surtout si elles sont jeunes et jolies. Le monde est plein de loups. »
Mais comment les filles pourraient-elles apprendre à vivre selon ce qu’elles savent de leurs propres forces, si « on » élimine autour d’elles toute occasion de désir et de peur ?
C’est cette interrogation qui soutient la réécriture du conte par Myriam Mallié. Comment les limites nous apprennent à vivre et comment leur transgression nous font, souvent, grandir.
C’est avant tout une histoire de femmes : grand-mère, mère, fille font et défont les liens qui les unissent. Seul le loup est seulement le loup dira l’auteur qui nous livre son analyse au départ d’une ancienne version nivernaise du conte. Car il ne s’agit pas de donner la nième version de l’histoire, mais bien de planter le décor, de décrire les protagonistes pour que, une fois chacun et chacunes à sa place, le fil du récit se dévide d’une manière naturelle et surprenante.
C’est tout l’art du conteur qui est alors dévoilé lorsque qu’il nous entraîne hors des sentiers battus.
Et l’on saura ainsi comment Chaperon Rouge s’est sentie devenir grande...