Si les " Écrits sur l'art " sont un discours de la maîtrise, soulignant l'accès de l'art à son autonomie et l'annexion par le Musée Imaginaire des œuvres les plus réfractaires, ils sont aussi une pensée de la métamorphose qui, dans son inachèvement même, est du côté de l'immaîtrisable. Cette pensée de l'empreinte, dont la dimension philosophique est manifeste, véritable déconstruction d'une esthétique de la totalité, entre en résonance avec la pensée contemporaine. Elle conduit à poser la question : qu'en est-il aujourd'hui, alors que le dernier volume des " Œuvres complètes " vient de paraître, de la survie des " Écrits sur l'art " ? Cette survie, Malraux l'a pensée, comme Benjamin et Derrida, en termes de dialogue. On verra ici, les personnes mises à part, combien le texte des " Écrits sur l'art " peut dialoguer avec certains grands textes de la philosophie contemporaine. Qu'il s'agisse de Walter Benjamin, de Maurice Blanchot, de Jacques Derrida ou de Jean-Luc Nancy. -- Although Écrits sur l'art is essentially about control, insisting on art's accession to autonomy and the annexation by the Musée Imaginaire of the most impenetrable works, it also represents thinking of the metamorphosis which, in its very incompletion, has something of the uncontrollable. The thinking of marks and traces, with its clear philosophical dimension - a veritable deconstruction of an aesthetic of totality – echoes contemporary thought. It raises a question: today, when the last volume of the "Complete Works' has just been published, how have the Écrits sur l'art survived? Malraux conceived that survival, like Benjamin and Derrida, in terms of dialogue. Here, apart from the people, we see to what extent the text of Écrits sur l'art enters into dialogue with some great works of contemporary philosophy, such as Walter Benjamin, Maurice Blanchot, Jacques Derrida and Jean-Luc Nancy.