«Je travaille à une Madame Rumilly très bien». C’est dans sa correspondance que Cocteau mentionne ce court texte, écrit en octobre 1917 et censé paraître, avec d’autres, dans le recueil de souvenirs La noce massacrée, dont le seul texte consacré à Maurice Barrès a été publié. Un texte de jeunesse donc, rare, qui prend la forme d’une anecdote pleine d’humour et d’ironie mettant en scène des personnages que Cocteau a connus et qu’il reprendra, plus tard, dans Thomas l’imposteur. On les voit ici, dans un salon bourgeois des années vingt, se risquer à une périlleuse séguédille, faire tourner les tables, et prononcer un éloge plus cocasse que funèbre à la mémoire du capitaine Rumilly. Madame Rumilly, ou les souvenirs d’un jeune écrivain en passe de devenir Jean Cocteau.