Gide entreprend, en 1921, de noter les progrès de la maladie de la persécution chez sa femme de ménage. La Petite Dame écrira en juin de la même année : «Gide a noté des histoires inouïes, dont il me fait le récit ; chaque jour, il a une heure de conversation avec elle, ce qu’il appelle une cure de conversation. Il a la preuve qu’elle détient dans sa chambre un revolver chargé». En nous racontant la folie de Pierrette, Gide ne nous raconte pas seulement une histoire vraie, il nous rappelle aussi discrètement le bon usage des fictions.