Vitesse, encombrement… Des mots (ou maux) qui résument notre névrose collective. Voici trois huttes édifiées, à l’inverse, selon l’ordre de la lenteur et du dénuement. Sans aversion, cependant, ni aigreur face aux beautés du monde – au contraire. Mais assez loin de l’affairement ordinaire pour autoriser les sensations les plus intenses, les expériences les plus lucides, pour ouvrir en même temps les paysages les plus généreux. Il n’est d’autre point commun entre Thoreau, Patinir et Bashô qu’une question inlassablement posée à notre condition de corps sensibles : quelle est cette force qui nous attache si passionnément aux présences les plus fragiles ? Il se peut que leurs singuliers récits nous offrent le commencement d’une réponse.