Qui est-il, ce poète qui rirait d’être mêlé aux autres, mais que sa fragilité éloigne de tous, qui s’amuse de ce qu’on dit mais n’arrive pas à se faire comprendre, s’enivre de sa liberté mais ne peut ébaucher un pas sans souffrir ? Tshanyang Gyatsho est né au Tibet en 1683, année où meurt le Ve Dalaï Lama. Deux ans plus tard il est reconnu comme la réincarnation de ce dernier. Mais il continuera de travailler aux champs jusqu’à son intronisation lors de sa quinzième année. Peut-être est-ce alors ce manque d’instruction monacale qui le conduira à se rebeller contre tout protocole et s’adonner aux plaisirs de l’ivresse et de la chair jusqu’à lui valoir une réputation de libertin. Et ce sont alors par ces chants d’amour, plus que dans la pratique religieuse, que se découvre l’épanouissement spirituel du VIe Dalaï Lama.