“Son oeuvre appelle résolument le bonheur sensuel, la plénitude exubérante des corps” : Georges Bataille offrait avec ces mots une place de choix à William Blake dans La littératre et le mal. Ces traductions, prévues en 1950 pour une anthologie jamais parue, trop longtemps restées inconnues, sont trancsendées par la langue d’un héritier : l’écriture de Blake brille d’un nouvel oeil. Un texte liminaire de Georges Bataille présente et introduit ce choix.
“Contrairement à l’opinion reçue, rien n’est plus opportun que de donner d’un écrivain des morceaux choisis (…). En ce qui concerne Blake on pourrait dire de toute façon qu’il exige une publication fragmentaire : dégagée des arbres qui la cachaient, la forêt infiniment touffue révèle sa simplicité de cathédrale. Il serait vain bien entendu de vouloir épuiser en quelques pages la substance d’une oeuvre immense, cette simplicité implique une part d’erreur. Mais si l’on ne cesse pas d’apercevoir en des textes isolés le mouvement qui en dissipera bientôt la figure, il est loisible, un instant, de s’arrêter et d’entendre seules dans le silence qui leur est dû les paroles humaines qui ont peut-être le plus de vérité et de force.”