Pour dire ses tourments, Moëz Majed, poète à cheval entre deux mondes, a des mots qui sourdent du sol arable de la poésie. De la rugosité des scories ou du poli des galets, ils évoquent parfois la défunte gloire du gisant, mots abîmés dans le silence d’une morte mémoire, dans l’attente d’une résurrection.
Nja Mahdaoui, architecte de grandes écritures, y mêle en contrepoint ses monumentales calligraphies exonérées de tout devoir de nommer les choses. Le trait du calligraphe rejoint le chant du poète dans une quête commune de significations disparues, dans une ronde de beaux entrelacs et de souffles éperdus, s’élevant vers un pays mythique.