Léon Bloy c’est le goût de l’hyperbole, les visions mystiques, l’intransigeance religieuse, les injures aux confrères, les injonctions et le chantage à la misère («Toute personne qui possède un franc me doit cinquante centimes»), mais par la puissance de son verbe et la sincérité de son exigence, il parvenait à donner ses lettres de noblesse à l’abjection. Qui écrit comme cela de nos jours ? Personne. Le siècle des charognes était pour lui le XIXe, mais ce pourrait tout aussi bien être le XXe ou celui en cours : «L’histoire est le déroulement d’une trame d’éternité sous des yeux temporels et transitoires.»
Felix de Recondo naît en Espagne en 1932 et obtient à Paris, en 1958 son diplôme d’architecture. Ce sera le début d’une brillante carrière mais son amour pour la peinture lui fera abandonner l’architecture en 1972. Il dessine alors de très grands formats et utilise une vieille technique de la Renaissance négligée par les peintres actuel : la pointe d’argent. Il découvrira plus tard, à Pietrasanta où il retournera pendant dix ans, que sculpter le marbre et travailler le bronze sont des expressions majeures de son art.
Il accompagne ici de nombreux dessins la verve de Léon Bloy pour en amplifier la voix.