André Dhôtel, qui se voulait un artisan de la littérature, aimait sans doute les choses bien faites et le travail achevé. Aussi consacrait-il l’essentiel de ses efforts aux romans qu’il publiait avec une remarquable régularité, ainsi qu’aux divers textes de commande et de circonstances qui incombent à tout écrivain un tant soit peu reconnu. En revanche, il ne s’est jamais abandonné aux vertiges de l’introspection, de l’automatisme ou des réécritures à l’infini. Les carnets, les journaux intimes, les brouillons multiples ne sont pas son affaire. L’essentiel de son oeuvre est au grand jour, comme lui-même, et il ne laisse guère d’inédits aux antiquaires de la postérité. Le seul qui nous soit parvenu porte un titre éminemment dhôtélien : La littérature et le hasard. C’est un document précieux, qui vient utilement confirmer ce que certains soupçonnaient depuis longtemps déjà, à savoir que cet artisan, s’il abordait avec une remarquable modestie sa tâche de romancier, en avait pourtant une haute idée et n’avait pas manqué d’en méditer les mystères et les difficultés.