«La figure de Lily Pute, vierge folle, liliale et libidinale, éprise d’elle-même et soumise au désir des autres, sommeillait probablement, comme un précipité de vieilles concupiscences, dans quelque repli de mon subconscient, lorsque, en 1983, Roland Sénéca m’envoya cinq ou six gravures sans titre destinées à provoquer des spasmes d’imagination au fil d’une correspondance grapho-poétique. La perception de formes qui, en elles-mêmes, ne portaient pas d’autre intention que celle d’être là, me mettait immédiatement, et de jouissive façon, en état de dialogue. Ainsi se constituèrent quatre albums de dessins. Pour l’écrivain, prosateur de longue haleine, cette brève percée poétique accordée au rythme de quelques images fortes, fut un de ces heureux moments de distraction attentive qui, avec l’air de batifoler, ne s’éloignent jamais du centre, mais au contraire le touchent au plus près.»