Lorsque l’on trace, enfant, son premier trait avec un crayon sur un bout de papier, ou avec un bâton dans le sable, ou un doigt sur une vitre embuée, on ignore tout de l’aventure extraordinaire qui va suivre. Et pourtant la magie du dessin vient d’être découverte. Elle est déjà là, silencieuse, étrange, interrogative et tout autant passionnante que le monde qui nous entoure et que notre regard embrasse déjà pour le capter et le comprendre.
Croiser des textes, suivre un autre langage que le sien, échanger d’autres signes, se poser sur des mots-images, écouter en dessinant d’autres voix que la sienne, dessiner à même les livres, déposer des lignes de crayon gris comme il y a si longtemps lorsqu’il fallait briser ses terreurs, les dompter aujourd’hui, les engloutir dans son imaginaire, les transformer en désir, pour en faire du dessin… une fois de plus.