Quelle aubaine pour les vivants qu’une planète terraquée ! Composée d’eau pour leur soif et d’humus à plantes vivrières, à racines et à fruits, sans compter l’air qu’ils respirent, mais du même coup, et plus spécialement pour l’homme, fournie de bassins, de fleuves navigables et d’un sol spacieux, solide, pour y bâtir de simples abris comme des édifices sophistiqués à l’extrême, propres à y conserver, à y développer presque indéfiniment le savoir, la puissance ou la beauté. Des hangars ouverts à toutes les richesses et qui en multiplient le présage.
Grand amateur et théoricien du fantastique, Caillois ne l’a pourtant que peu pratiqué. Ses rares récits fantastiques: Ponce Pilate, La lumière des songes, ou les trois nouvelles réunies ici par lui-même en 1978 : D’après Saturne, Arc-en-ciel pour la Melencolia et La sécheresse n’en sont que plus précieux.