La représentation de la transcendance est une épreuve de vérité de l'art. L'auteur part du principe que la question de l'image doit être revisitée à partir de l'interdiction juive qui creuse un abîme entre l'homme et Dieu et en même temps affirme leur mystérieuse proximité.
La permission chrétienne de l'image libère des capacités inattendues de la représentation, conduisant à une image destinée à affranchir l'homme de la finitude de son enfermement temporel ou spatial. La peinture rejoint alors la musique dans les fonctions supérieures de l'art, ouvrant à une liberté absolue de la personne.
Ce livre met en Œuvre une nouvelle interprétation de l'image sainte avec des analyses qui vont de l'icône au film, livrant ainsi la clef de différentes énigmes exemplaires. La théorie de la forme et la théorie des couleurs soulignent une cohérence transculturelle de la représentation de la transcendance où se rencontrent rigoureuse tradition et modernité.
La redécouverte de l'icône au début de ce siècle, comme celle de l'image sacrée primitive africaine ou amérindienne, a constitué l'une des sources de la modernité artistique. Les peintres modernes, cubistes, abstraits ou dadaïstes entre autres, ont été habités par l'idée d'une image leur permettant de transgresser les limites de l'apparence. L'art abstrait, le film, sont riches de cette possibilité, ouverte par l'icône, de représenter le sens réel des choses, de dresser la carte de l'inconnu dans un geste d'inspiration prophétique. Cette étude examine les raisons profondes de ces convergences.