À travers les Dimensions de la conscience historique, Raymond Aron s'impose comme l'un des penseurs majeurs de l'histoire au XXe siècle. Après les bouleversements issus du second conflit mondial, Raymond Aron pense le monde à l'aune de l'installation durable du communisme à l'Est de l'Europe, de la fin de la colonisation, des mutations que signale une phase de progrès technique encore inconnue dans les sociétés développées. Il prend acte du changement radical que marque pour la condition humaine l'avènement de l'ère nucléaire. Face à ces mutations, le philosophe a plus que jamais le devoir de penser l'histoire et la liberté de l'homme face à l'évènement. Dialoguant avec Thucydide, combattant l'idée d'une fin de l'histoire avancée par Spengler et Toynbee et plus encore par la téléologie marxiste, il poursuit la réflexion sur les limites de l'objectivité historique engagée au cours des années 1930.
Les Dimensions de la conscience historique n'ont cessé de nourrir les débats sur l'histoire. Il demeure aujourd'hui un ouvrage indispensable pour réfléchir à notre condition historique.
Raymond Aron (1905-1983) a soutenu dans son œuvre une philosophie critique de l'histoire, relativiste et pluraliste en critiquant les explications monistes et déterministes du devenir historique. Il a contribué au développement de la sociologie et des sciences politiques. Collaborant à différents journaux (Combat, Le Figaro, L’Express), il fut professeur à l’Institut d’études politiques de Paris (1945-1954) et à l’E.N.A (1945-1947), puis titulaire de la chaire de sociologie de la Faculté des lettres de Paris (1955-1967), directeur d’études à la VIe section de l’École pratique des hautes études (1960-1978) et professeur au Collège de France (chaire de sociologie de la civilisation moderne) (1970-1978).