Il y a mille ans, la civilisation occidentale naissait de l'anarchie provoquée par la chute de l'Empire romain d'Occident. Quelles chances avait ce monde frustre de paysans et de guerriers, loin de l'éclat raffiné de la Chine et de Byzance? Apparemment, aucune. L'Occident pauvre et grossier a pourtant conquis le monde, inventé la technologie et changé le destin de l'humanité.
Lucian Boia raconte les raisons multiples, fortuites et parfois incongrues d'un triomphe inespéré, de l'aménagement agraire à la philosophie chrétienne et au mythe du Progrès. La grande originalité du modèle occidental? Privilégier le changement et le perfectionnement. Dès les premières innovations technologiques du Moyen-Âge, en passant par les grandes découvertes et la Révolution industrielle, et jusqu'à l'actuelle mondialisation, l'Occident n'a pas cessé de diversifier, synthétiser et accélérer ses propres composants, réunissant l'intérêt et l'idéal, l'espérance et le désespoir, le mépris de l'autre et l'affirmation de la dignité humaine. De ces contradictions est né le monde où nous vivons.
On doit déjà à Lucian Boia, historien de l'imaginaire, une série d'investigations sur les idées et les mythologies qui ont marqué l'évolution de l'humanité. Il a notamment publié aux Belles Lettres, Pour une histoire de l'imaginaire, La Mythologie scientifique du communisme, La Roumanie un pays aux frontières de l'Europe, L'Homme face au climat ainsi que récemment Quand les centenaires seront jeunes.