Le libéralisme est une pensée de nature philosophique avant d'être économique ou politique. C'est une philosophie morale de la responsabilité individuelle et des justes droits dans l'égale liberté individuelle de tous - et non pas une plate exaltation de la tolérance molle ou du tout-marché. La disjonction entre libéralisme politique et économique est arbitraire. Ce qu'on appelle « néo-libéralisme » n'a rien de théoriquement nouveau et le prétendu « ultra-libéralisme » ne fait qu'appliquer les principes formulés par les grandes figures du libéralisme classique... Invalidant caricatures et idées reçues, ces assertions procèdent d'une référence exhaustive et inédite aux textes fondateurs ou négligés d'une tradition intellectuelle élargie ici à des auteurs peu attendus, comme aux apports contemporains des « libertariens » ou des « libéraux de gauche ». Le libéralisme s'en trouve recentré sur un volontarisme juridique servi par l'État limité, tandis qu'est renouvelée la conception de ce qui doit être qualifié de libéral, illibéral ou ultra-libéral.
Cette enquête nourrie d'histoire des idées s'engage finalement dans une réflexion critique sur les actuelles pratiques de libéralisation - et l'exploration de ce que pourraient être un libéralisme... « républicain » et une vraie société ouverte.
Essayiste, directeur de la collection « Iconoclastes » aux Belles Lettres, Alain Laurent a enseigné la philosophie pendant plus de trente ans. Il a notamment publié Du bon usage de Descartes, Turgot. « Laissez faire! », Les Grands Courants du libéralisme et l'anthologie Théories contre l'impôt.