Avec des mots simples, une forme libre, sans pathos, litanique proche de la chanson parfois, et dans un souci de grande sobriété formelle, Daniel Jacoby tisse dans ce livre un univers intime, rempli de sensations, de rêveries, de chuchotements, de confidences faites à voix basse, d'éblouissements.

En effet, derrière l’avocat, se dissimule , pudique et discret, un poète, qui utilise parfois les mêmes mots qui font la chair de son métier, mots-outils de libération, vibrant d’émotion, disant la souffrance et l’espoir, mots pour déverrouiller les portes de prison et redonner courage dans le prétoire. Des mots qui, dans ces pages, décrivent l’assomption du désir, les tremblements de l’attente, la mer « mangeuse d’huîtres et d’algues », les nuits et les saisons, dans tout ce temps de vie, qui n’existe pas encore, sauf dans celle que le poète nomme la « dérisoire », cette mémoire insolente, impudente, naufrageuse, mais cependant aimée, détestable et délectable.

Avocat particulièrement attaché à la défense des droits de l’homme dans le monde, Daniel Jacoby n’a jamais cessé d’utiliser les mots comme des armes pour venir au secours des victimes, des sans-voix.