La métropole n'est plus dans la ville s’indigne-t-on sous le règne de Louis XIV ! Le temps des capitales culturelles s’ouvre en effet sur une crise de la représentation urbaine en raison de l’agrandissement sans précédent des villes occidentales. Dignes héritières des puissantes cités de l’Antiquité, de Babylone, d’Athènes ou de Rome, les métropoles de la modernité sont hantées depuis la Renaissance par la possible fin de la civilisation urbaine. Pour donner à lire l’avenir, les hommes de sciences se tournent alors vers le passé et se lancent dans une quête inlassable des origines de la ville, sources de toute grandeur.
L’archéologie urbaine qui se développe à Londres et à Paris entre le XVIIe et le XIXe siècle va ainsi constituer un véritable paradigme pour penser toute approche historique de la ville, de l’histoire physique à l’histoire matérielle, en passant par l’histoire visuelle.
Science partisane, ce savoir conforte un nouvel imaginaire politique qui repense le lien entre appartenance et territoire à mesure que l’émigration urbaine s’intensifie et que les métropoles s’élargissent. Une identité métropolitaine s’invente alors.
Ce livre-enquête déchiffre et restitue ce travail de mise en visibilité d’un devenir urbain, des recherches antiquaires aux musées de ville.