Personne ne peut comprendre ce que représentent ces premiers dessins pour moi. Seul Rilke l'avait pressenti. (Balthus, 1998)
Trouver une chose, c’est toujours amusant un moment avant elle n’y était pas encore. Mais trouver un chat, c’est inouï! Car ce chat, convenez-en, n’entre pas tout à fait dans votre vie, comme ferait, par exemple, un jouet quelconque tout en vous appartenant maintenant, il reste un peu en dehors, et cela fait toujours: la vie + un chat, ce qui donne, je vous assure, une somme énorme. Perdre une chose, c’est bien triste. Il est à supposer qu’elle se trouve mal, qu’elle se casse quelque part, qu’elle finit dans la déchéance. Mais perdre un chat: non! Ce n’est pas permis.
Or la perte, toute cruelle qu’elle soit, ne peut rien contre la possession, elle la termine, si vous voulez elle l’affirme au fond, ce n’est qu’une seconde acquisition, tout intérieure cette fois et autrement intense. (Rilke, 1920)
Balthus a 11 ans quand, à Nyon, il trouve un chat qu’il va adopter et rapidement perdre. L’enfant racontera cette histoire en une quarantaine de dessins que le poète Rilke fera publier en y ajoutant un texte de sa main. Cette nouvelle édition de Mitsou est complétée par un CD où le comédien Michael Lonsdale dit les textes de Rilke.
A douze ans, Balthus publie, à Zurich, ses premiers dessins dans un recueil préfacé par Rilke, intitulé Mitsou, nom d’un chat qu’il avait trouvé et ensuite perdu. Les quarante dessins du recueil sont précédés des lettres, rédigées en français par Rilke, adressées à Balthus de 1920 à 1926.