Les mémoires d'Ursula Hirschmann (1913-1991), sœur de l’économiste politique Albert Hirschmann et épouse en seconde noce d’une figure majeure du fédéralisme européen, Altiero Spinelli, constituent un témoignage essentiel de l’histoire politique du vieux continent au xxe siècle. Jeune femme engagée dès sa prime jeunesse, elle quitte Berlin en 1933 pour la France puis l’Italie, où elle fondera sa famille. La République de Weimar, la montée du nazisme, l’exil des militants anti-nazis et anti-fascistes à Paris au cours des années 1930, le second conflit mondial et la guerre froide, la redécouverte d’un Berlin métamorphosé après 1945: tous ces moments font l’objet d’une méditation qui prend tour à tour les allures de la rêverie mélancolique ou, au contraire, de l’analyse politique la plus lucide. Au cœur de ce texte figurent l’interrogation lancinante sur l’état de sans-patrie, les difficultés qui lui sont associées, mais aussi la liberté d’esprit qui en est inséparable.
Un témoignage d’exception.