Royaume de France 1510-1584: tel est l'horizon de cet ouvrage abondamment illustré, qui retrace sur cette longue période, l’évolution des invectives qui ont structuré la polémique théologico-politique de ces années de réformes.
Auteurs des invectives: des hommes. À eux s’est posée la question d’une défense sans concessions du statu quo religieux, politique et social ou, à l’inverse, d’une tentative pleine d’espérance de changer l’état des choses. Sous leur plume, que de mots d’actualité: "La foi ne doit dépendre du prince" et encore: “Quand on ruine, on se ruine soi-même.”
Les années passant, on voit l’invective – ultime expression de la violence des mots – conduire aux maux de la violence qu’engendrent sept guerres civiles. Se révèle ainsi l’évolution de la langue. Les armes inventées par les polémistes à l’encontre de leurs adversaires sont ensuite inventoriées: mots-forgés – traduction d’une riche invention langagière –, vocabulaire animalier et vocabulaire du corps, ensuite rassemblés en un glossaire de 200 mots accompagnés de nombreuses citations référencées.
Ce livre est une contribution à l’histoire du langage et à l’anthropologie historique du XVIe siècle. En ces temps de tensions inter-religieuses et inter-culturelles, il atteste que la violence des mots provoque, soutient, amplifie la violence de ceux qui en usent.