Le 3 décembre 1896, un jeune député du Tarn s’adresse aux représentants de la nation française. On massacre des Arméniens dans l’est anatolien. Certains voudraient passer sous silence ces massacres. À la tribune, Jean Jaurès dénonce la lâcheté intéressée de la politique du ministre des Affaires étrangères depuis plus de deux ans à l’égard du « sultan rouge». Si la France restait sans voix, paralysée pour des raisons économiques, elle encoura¬gerait l’Empire ottoman à maltraiter ses minorités. Au nom de la paix, de la justice et du droit, il rappelle que la morale démocratique impose le combat de la tyrannie où qu’elle soit.
Jaurès avait bien vu que des processus d’extermination se dessinaient déjà, à la fin du XIXe siècle, et que les puissances devaient exercer toute leur influence pour les enrayer.
Son discours restera l’un des plus marquants de la Troisième République.