Le corporatisme français est à nouveau accusé d’impotence, de gaspillage, on le traite de tue-la-croissance, d’ennemi du pouvoir d’achat, de somnifère criminogène. Cette vindicte le laisse froid. Qu’il soit loué, vilipendé ou simplement négligé, « notre »
corporatisme n’a cessé d’affirmer une très belle et invulnérable santé.
Ce bref et brillant essai d’Alain Cotta scrute les mille et une adaptations du corporatisme après l’abrogation des corporations par la loi Le Chapelier sous la Révolution, ses résurgences et redéploiements sous la révolution industrielle, son précaire triomphe sous les fascismes allemand et italien, sous Pétain, sa routinière continuation après guerre et son ultime métamorphose avec l’abaissement des barrières et la globalisation, où les excès du marché et les
insuffisances d’une régulation languide continuent de lui assurer une tranquille prévalence.
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